Le métier de déménageur est souvent associé à un travail physique intense, parfois même ingrat, mais il constitue pourtant une profession essentielle dans la vie quotidienne. Que ce soit pour un changement de logement ou le transfert d’un bureau, les déménageurs sont indispensables. Leur rôle ne se limite pas au simple transport d’objets : ils doivent organiser, protéger, soulever, et faire preuve de rigueur, tout en entretenant un bon relationnel avec les clients. Alors on peut se demander quel est le salaire d’un déménageur ?
Le métier est-il bien payé à la hauteur de ses exigences physiques et humaines ? Voyons ensemble les différents aspects du salaire d’un déménageur, selon l’expérience, le statut, la région et les perspectives d’évolution.
Salaire moyen d’un déménageur en France
En France, le salaire moyen d’un déménageur dépend de plusieurs critères, à commencer par l’expérience et la structure employeuse.
Un déménageur débutant, sans expérience préalable, perçoit généralement un salaire proche du SMIC. En brut, cela correspond à environ 1 766 euros par mois (au 1er janvier 2025), soit un peu plus de 1 390 euros net. Ce salaire peut rapidement augmenter en fonction de l’ancienneté et des responsabilités.
Avec quelques années d’expérience, un déménageur peut espérer toucher entre 1 900 et 2 100 euros bruts par mois. Certains profils qualifiés, en particulier ceux qui endossent des rôles de chef d’équipe, peuvent atteindre les 2 500 euros bruts mensuels, voire plus.
Le salaire peut aussi être complété par des primes (assiduité, périodes de forte activité, déplacements longs), des heures supplémentaires, ou des avantages en nature (repas, hébergement lors de longues missions).
Les facteurs qui influencent le salaire d’un déménageur
L’expérience
C’est l’un des leviers principaux d’augmentation salariale. Un déménageur qui justifie de plusieurs années de pratique verra son salaire progresser. Selon les données de la Convention collective nationale des entreprises de déménagement (IDCC 16), les salariés sont classés en différents niveaux (manœuvre, déménageur professionnel, chef d’équipe), et les grilles salariales évoluent en conséquence.
Un déménageur débutant commence souvent au plus bas (autour du SMIC). Mais peut rapidement progresser au-delà du SMIC, avec un salaire de base plus élevé, parfois complété par des primes d’ancienneté. L’expérience s’accompagne également d’une meilleure productivité, ce qui permet de bénéficier plus souvent d’heures supplémentaires ou de responsabilités mieux rémunérées.
La région
Le lieu d’exercice a un impact significatif. En Île-de-France ou dans les grandes agglomérations (Lyon, Marseille, Bordeaux), les salaires tendent à être plus élevés pour compenser le coût de la vie et la charge de travail accrue. D’après les chiffres de l’INSEE, les coûts de logement et de transport en région parisienne peuvent être jusqu’à 25 % supérieurs à la moyenne nationale, ce qui incite les employeurs à offrir des compensations.
Par ailleurs, les grandes villes ont un volume de déménagements plus important. Notamment avec les étudiants, les mutations professionnelles ou les expatriations. Cela crée une demande plus forte et donc des opportunités de missions plus nombreuses et mieux rémunérées.
À l’inverse, dans les zones rurales ou les villes moyennes, la demande est plus stable et parfois moins soutenue. Le nombre d’interventions par semaine peut y être plus faible, réduisant mécaniquement le volume d’heures travaillées et donc le salaire global.
Le type d’entreprise
Travailler pour une grande entreprise nationale ou un acteur international du déménagement offre souvent de meilleures garanties salariales que de petites structures artisanales. Les grands groupes comme Demeco ou encore Les Gentlemen du Déménagement proposent des salaires d’entrée plus attractifs, des primes, une mutuelle d’entreprise performante, et parfois d’autres avantages.
Ces entreprises appliquent strictement les conventions collectives et proposent souvent des formations internes permettant une montée en compétences rapide. Les structures locales, quant à elles, peuvent offrir un cadre plus souple et familial, mais avec des salaires moins compétitifs et une progression salariale plus lente.
Le contrat de travail
Les contrats à durée déterminée (CDD) ou l’intérim sont fréquents. Également en période estivale, qui concentre près de 40 % des déménagements annuels selon la Chambre Syndicale du Déménagement. Ces contrats, bien que précaires, peuvent être plus rémunérateurs sur le court terme grâce aux majorations d’heures supplémentaires, aux primes de fin de mission (intérim), et à la flexibilité horaire.
Par exemple, un déménageur intérimaire peut percevoir jusqu’à 20 % de plus qu’un salarié permanent pour une mission équivalente, mais sans garantie de continuité d’emploi. À l’opposé, le CDI garantit une stabilité de revenu et ouvre l’accès à des dispositifs comme l’épargne salariale, les congés payés planifiés et les formations qualifiantes.
La saisonnalité
L’activité des déménageurs est très saisonnière. L’été, notamment entre juin et septembre, voit un pic d’activité lié aux congés scolaires, aux mutations et à la météo favorable. Les employeurs recrutent massivement en renfort, et les salariés sont amenés à faire beaucoup d’heures supplémentaires.
Cette surcharge de travail entraîne souvent une hausse temporaire des salaires : les heures majorées (25 % ou 50 % au-delà de 35 h), les primes pour travail les week-ends ou jours fériés, ainsi que les indemnisations de déplacement peuvent permettre à un déménageur d’augmenter significativement son revenu mensuel durant cette période. Il n’est pas rare qu’un salarié dépasse les 2 500 € bruts pendant les mois d’été.
En revanche, l’hiver peut être synonyme de baisse d’activité, avec parfois des semaines plus calmes, voire des périodes d’inactivité partielle selon les entreprises.
Quel est le salaire d’un déménageur : indépendant ou à son compte
De plus en plus de professionnels du métier choisissent de s’installer à leur compte, notamment sous le statut d’auto-entrepreneur. Cette voie offre plus de liberté, mais implique également davantage de responsabilités.
Un déménageur indépendant peut potentiellement gagner plus qu’un salarié, mais ses revenus sont très variables. Ils dépendent du nombre de missions réalisées, de la tarification appliquée, et des charges à supporter (essence, entretien du véhicule, assurance, achat de matériel, cotisations sociales, etc.).
Par exemple, un indépendant qui facture 300 € une prestation et en réalise trois par semaine peut générer un chiffre d’affaires de 3 600 € par mois. Toutefois, une fois les frais déduits, le revenu net sera bien moindre, souvent autour de 1 800 à 2 000 € nets mensuels.
La clé de la réussite dans ce cas repose sur une bonne gestion, une clientèle fidèle, des avis positifs et une stratégie de communication efficace.
Être salarié ou auto-entrepreneur : avantages et inconvénients
Le choix entre le statut de salarié ou d’auto-entrepreneur dans le domaine du déménagement dépend du profil, des objectifs et du mode de vie de chacun. Voici un comparatif clair des avantages et inconvénients de chaque statut :
Salarié :
Avantages :
- Stabilité de l’emploi : contrat régulier, revenu mensuel fixe.
- Protection sociale complète : couverture maladie, cotisation retraite, chômage.
- Congés payés et jours fériés rémunérés.
- Pas de gestion administrative : le salarié n’a qu’à se concentrer sur son travail.
Inconvénients :
- Rémunération plafonnée : peu de marge de progression sans promotion.
- Moins de liberté : horaires et missions imposées.
- Moins de flexibilité dans les congés.
Auto-entrepreneur :
Avantages :
- Indépendance totale : choix des clients, des horaires et des missions.
- Revenus potentiellement plus élevés : surtout si l’activité se développe bien.
- Souplesse d’organisation : adaptation à sa vie personnelle.
- Possibilité de cumuler plusieurs activités.
Inconvénients :
- Pas de sécurité de l’emploi : revenus variables, pas d’indemnités chômage.
- Moins de protection sociale : sauf souscription volontaire (mutuelle, prévoyance).
- Gestion administrative : facturation, comptabilité, déclarations URSSAF.
- Investissement personnel important : matériel, démarchage, gestion des clients.
Retrouvez ci-dessous un récapitulatif des avantages et inconvénients de chacun de ces deux statuts :
| Statut | Avantages | Inconvénients |
| Salarié | – Stabilité et revenu fixe
– Protection sociale complète – Congés payés – Pas de gestion administrative – Accès à la formation |
– Salaire plafonné sans promotion
– Moins de liberté – Flexibilité réduite sur les congés |
| Auto-entrepreneur | – Liberté totale sur l’organisation
– Revenus potentiellement supérieurs – Souplesse de travail – Cumul d’activités possible |
– Pas de sécurité de l’emploi
– Moins de protection sociale – Gestion administrative – Charges personnelles à assumer |
Quel est le salaire d’un déménageur : Job saisonnier
Le salaire de déménageur est fortement impacté par la saisonnalité, en particulier durant la période estivale (juin à septembre), qui concentre la majorité des déménagements. C’est une période propice pour les personnes à la recherche d’un job saisonnier. Étudiants, intérimaires ou travailleurs indépendants peuvent trouver facilement des missions ponctuelles, souvent bien rémunérées compte tenu de l’intensité du travail et du besoin urgent de main-d’œuvre.
Ce type d’emploi saisonnier permet d’acquérir une expérience physique et humaine valorisante. Mais aussi de générer un revenu significatif en peu de temps. Les entreprises sont souvent plus flexibles sur les profils recherchés durant cette période, misant davantage sur la motivation et la disponibilité que sur l’expérience. Le salaire de déménageur est idéal pour ceux qui souhaitent travailler dur pendant quelques semaines afin d’économiser ou financer un projet personnel. Attention toutefois : le métier reste exigeant physiquement et nécessite une bonne condition, de la rigueur et le respect des consignes de sécurité.
Quel est le salaire d’un déménageur : Perspectives d’évolution
Le métier de déménageur n’est pas figé. Avec de l’ambition, de la rigueur et de l’expérience, plusieurs évolutions de carrière sont possibles, permettant de sortir de la simple manutention pour occuper des postes à responsabilité.
Chef d’équipe
Le chef d’équipe est un maillon essentiel de l’organisation d’un déménagement. Il encadre plusieurs déménageurs, planifie les opérations, répartit les rôles, et assure la communication entre les clients et l’entreprise. Il veille également au respect des délais, à la sécurité sur le chantier et à la bonne exécution des prestations. Cette fonction nécessite des compétences en gestion, en organisation, mais aussi un bon relationnel. Son salaire se situe généralement entre 2 300 € et 2 800 € bruts par mois, selon la taille de l’entreprise et l’expérience.
Création d’entreprise
Certains déménageurs, après plusieurs années de terrain, choisissent de créer leur propre société de déménagement. Ce choix permet une plus grande autonomie, une maîtrise de l’agenda et une possibilité de revenus plus élevés. Toutefois, il s’accompagne également d’un lot de responsabilités : gestion administrative, recherche de clients, achats de matériel, management du personnel et gestion des imprévus. Le succès dépendra de la qualité du service, du bouche-à-oreille et de la capacité à se démarquer dans un marché concurrentiel. Les gains peuvent devenir significatifs à moyen terme, notamment en développant une clientèle régulière ou en se spécialisant (transfert d’entreprise, déménagement international, objets d’art…).
Quel est le salaire d’un déménageur : Les risques du métier
Le métier de déménageur présente également des risques non négligeables pour la santé des professionnels. En raison de la nature physique du travail, les douleurs musculo-squelettiques (TMS) sont fréquentes. Les déménageurs sont régulièrement confrontés à des troubles. Comme le mal de dos chronique, le lumbago, les tendinites, les entorses, ou encore les hernies discales. Ces douleurs peuvent survenir à cause de charges lourdes mal portées, de gestes répétitifs, de mauvaises postures ou d’un manque d’échauffement avant l’effort.
Les statistiques montrent que les TMS représentent près de 87 % des maladies professionnelles dans le secteur du transport et de la logistique. La répétition de certains gestes, le travail dans des espaces exigus ou sur des terrains difficiles (escaliers, pente, pluie…) augmente considérablement les risques de blessure.
Avec l’âge et l’usure physique, certains professionnels peuvent également constater une diminution de leur mobilité, une raideur articulaire ou une perte de force musculaire, limitant leur capacité à exercer les tâches les plus contraignantes. Les genoux, les épaules et le dos sont particulièrement sollicités. Sans prévention, cette détérioration peut conduire à des arrêts maladie fréquents, voire à une inaptitude professionnelle précoce.
Le manque de prévention ou d’équipement adéquat (sangles de levage, diables motorisés, gants de manutention, chaussures de sécurité) augmente le risque d’accidents ou de blessures. Notamment lors de charges volumineuses ou mal équilibrées. Certains employeurs négligent encore la mise à disposition de ces outils pourtant essentiels.
Ainsi, une bonne hygiène de vie (hydratation, alimentation, sommeil), une formation régulière aux bons gestes et postures ce nécessaire. Ainsi qu’un environnement de travail sécurisé et encadré sont essentiels pour limiter ces risques sur le long terme. Des campagnes de sensibilisation, des échauffements obligatoires avant les prises de poste et l’intégration d’outils ergonomiques peuvent grandement contribuer à améliorer la santé des déménageurs au quotidien.
Quel est le salaire d’un déménageur : Avantages et inconvénients
Voici un tableau comparatif des principaux points positifs et négatifs du métier :
| Avantages | Inconvénients |
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Avantages :
- Métier accessible sans diplôme : possibilité de commencer rapidement, même sans qualification.
- Bonne condition physique : un travail qui entretient la forme, évite la sédentarité.
- Ambiance d’équipe : souvent un esprit de camaraderie et d’entraide sur les chantiers.
- Jours de travail variables : possibilité de bénéficier de jours de repos en semaine.
- Revenus supplémentaires : heures supplémentaires, pourboires des clients, missions ponctuelles bien rémunérées (saisonnalité).
- Évolution possible : chef d’équipe, formateur, création d’entreprise, spécialisation (objets d’art, bureaux professionnels…).
- Permet de voyager : à travers la France et d’autres pays
Inconvénients :
- Métier très physique : forte sollicitation du dos, des bras et des articulations.
- Risque de blessures : douleurs chroniques, TMS, accidents de manutention.
- Horaires irréguliers : journées longues, travail le week-end ou très tôt le matin.
- Conditions climatiques difficiles : travail en extérieur, par tous les temps.
- Rémunération de départ modeste : salaire souvent proche du SMIC en début de carrière.
- Mobilité géographique : nombreux déplacements, parfois à longue distance.
Quel est le salaire d’un déménageur : Conclusion
Le salaire d’un déménageur peut connaître une belle progression avec l’expérience, la spécialisation ou l’indépendance. Ce métier physique et exigeant peut offrir des perspectives intéressantes à ceux qui souhaitent s’investir et évoluer dans le secteur. Les déménageurs expérimentés peuvent prétendre à des postes de chef d’équipe, de coordinateur logistique, ou même créer leur propre entreprise pour devenir leur propre patron.
Bien qu’il ne nécessite aucun diplôme particulier à l’embauche, il requiert de vraies qualités humaines et physiques. Les voici : résistance, rigueur, esprit d’équipe, sens du service et ponctualité. C’est un métier accessible, mais qui demande une implication totale et une bonne condition physique. En contrepartie, il peut offrir un cadre de travail dynamique, varié et enrichissant au quotidien.
De plus, le recours croissant à la sous-traitance et à l’auto-entrepreneuriat ouvre de nouvelles opportunités aux professionnels motivés et bien formés. Ainsi, malgré ses contraintes, le métier de déménageur offre des débouchés stables et durables dans un secteur en perpétuelle évolution.
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